La surprise a été totale pour les engagés du Winter Romania lorsque les prévisions météo ont annoncé l’absence de neige pour la durée du rallye. Une douzaine d’équipages sur les 61 engagés (un record) ont décidé de se porter pâle.
Les organisateurs ont dû se creuser les méninges pour palier à la défection de la poudre blanche en maintenant le caractère sportif de leur épreuve qui de Winter sur neige est passé à Gravel sur terre. Cela commence jeudi par le déplacement du Shakedown prévu sur le plateau de Comandău à Covasna, juste à proximité des parcs d’assistance et des hôtels. Une expérience à renouveler l’an prochain car elle a fait l’unanimité parmi les concurrents.
Vendredi en milieu d’après-midi, les choses sérieuses débutent par l’enchaînement de deux spéciales sur la route de Păpăuti à prendre dans un sens puis dans l’autre après un regroupement en périphérie de Comandău pour y déguster les grillades et une soupe roumaine au son d’une musique locale, éclairé par des feux de camp, les pieds dans la boue. Dépaysement garanti…Au terme de ses deux premières étapes, Paul Chabloz et son navigateur Philippe Escobar marquent leur territoire en pointant en tête devant les vainqueurs de l’an passé, Grégoire de Mevius associé à André Ley, moins rapides car leur Nissan Sunny GTIR est en proie à une défaillance de crémaillère de direction sur laquelle butte l’assistance. Le lendemain, le programme prévu est respecté en totalité. La bonne surprise vient d’une petite chute de neige dans la nuit qui colore les sapins dans la montée de Comandău où une fois arrivée sur le plateau la glace rend le pilotage très difficile. La bonne solution était de partir avec des clous pour espérer faire un temps. Ceux qui n’avaient pas opté pour cette solution ont perdu gros et devront attendre le regroupement pour corriger leur erreur, comme le team des coupés 504. Vainqueurs l’an dernier, Grégoire de Mevius et André Ley perdent gros dans cette matinée. La crémaillère de direction leur cause toujours des problèmes mais surtout ils sont contraints à l’abandon sur la défaillance de la bobine d’allumage de la Nissan Sunny GTIR. Le champ est libre pour Paul Chabloz qui enchaîne pourtant les temps scratchs comme si la Nissan était encore à ses trousses.
Samedi soir, au terme de la deuxième journée, l’équipage de la BMW 325 IX devance la Subaru Impreza de STI de Patrice Perche, copiloté par Julien Saunier. Dimanche, le rallye débute dans la confusion, lorsque Maxime Vilmot qui passe dans les spéciales une heure avant tout le monde pour donner ses impressions sur WhatsApp, annonce que certaines routes notamment celles du fond (Mica Siriu et Betaşu) sont impraticables à cause de la pluie et de la boue. L’organisation décide alors de réduire la longueur des spéciales. La pluie redouble rendant les conditions de pilotage très précaires. Le rallye s’achève par la dernière spéciale de Păpăuti heureusement en descente. Les sortie de routes (sans gravité) se multiplient, Kaufmann/Martens, Baugnée/Beaufort, De Reinach/Miquel… Le fait marquant reste le final à suspens vécu par les futurs vainqueurs : « Le moteur a coupé à deux kilomètres de la fin de la spéciale. Nous avons terminé en roue libre voyant nos adversaires nous dépasser les uns après les autres. Nous avons perdu plus d’une minute dans l’affaire mais réussi à préserver notre première place. Après avoir franchi le CH d’arrivée, nous avons réparé le fil coupé par la bobine qui s’était détachée à cause des violentes secousses endurées depuis le matin », explique Paul Chabloz. Comme de coutume la festive soirée de gala a ponctué une édition marquée par une météo exceptionnelle qui n’a pas empêché la majorité des équipages d’être comblée même si venus pour rouler sur la glace et la neige, ils n’ont trouvé que terre et boue…
Cette édition marquée par les conditions météo que l’ont sait, a aussi été celle d’une forte présence étrangère avec pour la première fois un équipage anglais venu de Londres, un pilote turc, un polonais, en plus des habituels concurrents belges, allemands, roumains et Suisses.
En 4 roues motrices Paul Chabloz et Philippe Escobar devancent Patrice Perche et Julien Saunier. Pierre Vivier et son navigateur Jean-Pierre Finidori sur Subaru STI complètent le podium.
En deux roues motrices, c’est un triplé Ford Escort qui sort grand gagnant. Pierre Lafay associé à Dominique Savignoni devancent Thierry Colney et son copilote Florian Zingle. A la 3e place, on trouve Alexandre Felsenhart/Rodrigo Del Marmol. La Coupe des dames revient à Ambre Boucherie et à sa copilote Margot Pottier.
En VHRS, la victoire est pour Célimène Lachenal et son navigateur Pierre-Yves Belotti sur une Ford Escort. L’équipage Suisse, déjà vainqueur de cette catégorie l’an passé, double la mise.
PODIUMS
Général
1e – Paul Chabloz/Philippe Escobar, BMW IX ; 2e – Patrice Perche/Julien Saunier, Subaru Impreza GT ; 3e – Pierre Vivier/Pierre-Henri Finidori, Subaru STI.
2 Roues motrices
1e – Pierre Lafay/Dominique Savignoni, Ford Escort ; 2e – Thierry Cloney/Florient Zingle, Ford Escort Mk 2 ; 3e – Alexandre Felsenhart/Rodrigo Del Marmol, Ford Escort Mk 1.
4 roues motrices
1e – Paul Chabloz/Philippe Escobar, BMW IX ; 2e – Patrice Perche/Julien Saunier, Subaru Impreza GT ; 3e – Pierre Vivier/Pierre-Henri Finidori, Subaru STI.
Coupe Féminine
1e – Ambre Boucherie/Margot Pottier, Subaru Impreza.
VHRS
1e – Célimène Lachenal/Pierre-Yves Belotti Ford Escort.